17. BARTEES STRANGE

« Les rappeurs sont les nouvelles rockstars »

Le concert qu’a fait Bartees Strange pour le format Tiny Desk en 2021 représente bien son identité de musicien : un producteur ingénieux autant qu’un arrangeur génial. La simplicité de cette session musicale ne dissimule pas le travail acharné.

Bartees a sorti son deuxième album l’année dernière, Farm the table, un brillant mélange de rap et de rock, d’hymnes sociaux forts et de balades pop. Il est un artiste complet aux influences diverses, comme il le prouve dans l’interview qu’il nous a accordé.

Ton plus lointain souvenir d’une chanson ?

Je dirais Tyrone d’Erykah Badu, mon père est très fan. Et peut-être pour la même raison, Hit it and quit it de Funkadelic.

Qui t’inspire dans le paysage actuel ?

Freddie Gibbs, GloRilla et Future. Je pourrais m’arrêter là. J’ai évidemment toujours aimé les National. En ce moment, j’écoute beaucoup June McDoom, je l’aime beaucoup.

Le rap a une place importante dans ta direction artistique. La pochette de Farm to table, l’auto-tune, ou même certains morceaux comme Mossblerd. Quelle a été l’importance du rap dans ton éducation, et dans ton travail ?

Je vois le rap comme je vois tout ce que je fais d’autres. J’ai grandi en composant beaucoup de beats, ça explique en partie pourquoi je suis aussi fan de Bloc Party ou TV On The Radio. En musique, les rappeurs sont des conteurs d’histoires inspirants et passionnants. Et en tant que noir, l’impact culturel est une chose géniale à laquelle appartenir. Je suis fier du rap, si ça veut dire quelque chose.

Le rap a toujours été très lié au rock, non ? Comment tu perçois cette similitude ?

Oui, les deux genres sont très similaires. J’ai toujours pensé que les rappeurs étaient les nouvelles rockstars. Dans l’attitude, le sérieux, et l’ambition musicale qui peut inspirer des millions de gens. C’est une forme d’art magnifique, avec de la place pour tout le monde. A mon sens, le rock a un peu échoué à faire de la place pour tout le monde. Le rap laisse rentrer n’importe qui avec une idée.

Hold the line est le plus beau morceau de l’album Farm to table. Il m’a fait penser aux chansons issues du mouvement des droits civiques. Billie Holiday, Sam Cooke… Quelles émotions ont poussé à sa création ?

La mort de George Floyd, et l’interview de sa fille. C’était déchirant à voir, mais je pouvais sentir les gens se galvaniser autour du mouvement Black Lives Matter, et j’ai trouvé ça encourageant. Hold the line, c’était l’espoir que ces gens se réunissent et essayent de changer quelque chose pour la cause des Afro-Américains.

Comment tu adaptes les versions studio aux performances live ? Ton concert au Tiny Desk est un de mes préférés par son impressionnante simplicité.

Merci; En fait, la plupart des morceaux commencent assez simplement. Mais très vite, je m’emballe et commence à produire ! Mais maintenant, à la fin de la journée, je me trouve avec ma voix et une guitare, ou ma voix et une boîte à rythme. Tout ramener à ces éléments simples, c’est un cadeau, vraiment.

Où en est le troisième album ?

J’essaye de le finir tranquillement. Et puis passer à celui d’après. J’adore traîner au studio.

LA PLAYLIST DE BARTEES STRANGE

Beauty Pill – DC will Do that to you

Future – Gold Stacks

Freddie Gibbs – 20 karat Jesus

Viktor Vaugh – Ode to Road Ragr

Erykah Badu – Call Tyrone

GloRilla – tomorrow

Bon Iver – skinny Love

The national – murder me Rachel (live version)

Nosaj thing – all points back to you

Domi and JD Beck – whatup

Entretien réalisé en septembre 2023.

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